Quantcast

Archive du mois : avril 2011

Jeune Vie Rangée

Jeune Vie Algéroise revient vite avec de nouveaux articles. JVA est un peu déprimée en ce moment, pas pour cause de mauvais temps. Mais pour cause de mise en péril de sa santé mentale.
La vie de famille est à consommer avec modération. Faire fi des caleçons des frères qui traînent dans la salle de bains le matin.
Passer 15 minutes à apprivoiser ses cheveux, être contente du résultat, et avant de sortir entendre sa mère dire « Ben mina tu te coiffes pas? »
De quoi passer une excellente journée… Journée ponctuée par les coups de fil exaspérés du père, pour cause de manquement aux obligations d’accomplir certaines formalités administratives. Oublier de refaire son passeport équivaut à être une ratée chez mon père. Alors ça crie, ça crie.
La journée s’achève par certaines tâches ménagères. Après quelques mois de vie familiale, on finit par admettre que non la maison ce n’est ni un resto, ni un hôtel. Il faut participer, comme dans loft story.
Sauf que loft story version famille algérienne, c’est le grand ménage du printemps toutes les semaines.
Et moi j’ai quelque chose de particulier avec le bordel, j’aime ça. J’aime pas les vies trop rangées.
Quand je pense au mois de ramdane qui arrive, je pleure.
Je me sens tellement coincée  dans la ville qu’une sortie un samedi à Staoueli m’est d’un grand exotisme. Si on fait abstraction d’un tas de choses, c’est un coin encore sympa. Suffit de regarder constamment en l’air pour voir les jolies constructions d’avant, fermer les yeux sur les horreurs urbanistiques, se boucher les oreilles à chaque passage d’émigrés ( je sais pas pourquoi ils kiffent autant Staw), et apprécier une glace. Je me suis tellement habituée au prix de Sidi Yaya et autres El-Biar, que lorsque le glacier m’a annoncé 100 dinars pour 4 boules (oui que pour moi), je me suis écriée Oh c’est tout!  J’espère que je suis pas passée pour une émigrée. Non ils ont un français bien à eux, les émigrés qui traînent à Staw.
Je me suis perdue sur le chemin de la forêt de Bainem aussi. Là c’est carrément l’équivalent du tour du monde pour moi!  C’est magnifique. Toute contente d’avoir vu du pays, je raconte les road trips de mes week-end à mon amie Naelle qui habite aux Émirats.  Je reçois en échange, ses récits à elle. Dans une phrase, il y a un voyage à Oman, un concert de Maroon 5, du yoga, de la piscine, et du shopping.
Notre amitié a survécu à ça.
Le jour où je lui dis que j’ai un copain, elle va m’annoncer son mariage avec un prince arabe, j’en suis sûre.
Dans cette vie, je repense à cette phrase « Je connaîtrais donc à nouveau le découragement des réveils où ne s’annonce aucune joie; le soir la caisse à ordure qu’il faut vider; et la fatigue et l’ennui. » C’est de Simone de Beauvoir dans ses Mémoires d’une jeune fille rangée.
J’aurais pu l’écrire cette phrase (sans le style, et sans la caisse à ordures!); et il y a presque un an je pensais qu’elle me suivrait.
 Mais j’ai décidé de voir la ville en beau, ça implique souvent les yeux au ciel, un merveilleux nuage ça déçoit jamais, la tête en l’air, un peu l’air con, mais je vois plus de beauté autour. Et ça enlève son charme à cette idée que l’ennui est inhérent à Alger.
J’ai même envie de me mettre au streetstyle, vous savez cette pratique qui consiste à prendre des gens qu’on trouve stylés en photo et à mettre ça sur un blog.
Y a quelques mois je me disais qu’il n’y avait pas assez de gens qui me plaisaient dans les rues, et que de toute façon personne n’accepterait.
Mais depuis quelques temps, j’en vois beaucoup, des gens qui seraient des visages à JVA. Vous en pensez quoi?
Mamzelle Namous

Jolie Vue

Y a des jours dans la vie où on regrette sa vie. On a une super expression en arabe pour ça, qu’on emploie souvent certains jours.
Les jours où le réveil annonce une profonde fatigue. Les jours où ton corps est resté coincé deux heures dans les bouchons, pour cause de grève. Que ton âme politiquement correcte veut pas insulter les gens de l’Aadl qui t’ont bloqué.
Les embouteillages te font regretter le choix d’être allé au boulot, mais depuis qu’on sait qu’on a un président malade qui exerce quand même ses fonctions, on peut plus  invoquer un état maladif pour sécher son travail. S’il peut faire de la figuration tout en étant mourant, on peut bien tous faire un effort.
Sur  cette autoroute je vois un type en Clio qui fume une pipe, et ça a quelque chose de joli. Je vois une fille qui se remet du crayon noir tous les vingt mètres. A l’entrée de Hydra on a repéré une face de panda, c’était elle.
Je vois 36 voitures auto collées Apple, c’est pas Steve Jobs qui a lancé une voiture en Algérie, c’est juste un truc de cavi (ringard) qui s’est étendu aux autres couches de la population. Ca avait quelque chose de joli.
Je viens de perdre deux heures de ma vie inconséquente dans la chaleur de la voiture alors j’ai envie de tuer tout le monde, même la fliquette du barrage qui n’arrête que les hommes. Sauf que j’ai remarqué qu’elle avait du vernis rouge, et c’est joli ça. Je me fais un film de sa vie, comment elle doit jouer a à la dure pour se faire respecter, essayer de rester coquette, se faire charrier sur son ptit cul par les autres flics, se faire défendre par son collègue Karim, celui que tout le monde admire au commissariat, comment un jour ils s’embrasseront clandestinement dans le vestiaire, sur fond d’une chanson de Faudel. La réalité doit être moins romantique que mon imagination, mais faut bien se mettre du bleu à  l’âme entre les barrages.
Passons sur la journée de boulot parce que si je parle trop je risque d’admettre que j’ai tué une collègue qui se marie bientôt et qui a jugé utile de venir me demander mon avis sur le choix du carton d’invitation. Quand je l’ai invité à me laisser tranquille, elle a sorti plusieurs modèles de son sac, et à entendre ses remarques sur la classe de certains modèles à roses intégrées, j’ai pensé tellement fort à lui enfoncer sa rose dans la trachée que je crois que ça a marché.
Avis aux filles qui se marient ; arrêtez d’emmerder votre monde avec la salle, les fleurs, le faire-part, la taille des gâteaux, le coca-ou-hamoud, l’épilation prénuptiale, le traiteur. Les seules personnes que ça intéresse sont votre mère et votre belle-mère. Et votre copine Soumia qui vous veut du mal.  Merci de votre compréhension.
En rentrant à la maison plus tard, je passe chez l’opticien récupérer mes lunettes, l’Algérie m’a rendu myope. Chez lui, y a une nana qui veut le payer en euros, elle sort un tas des gros billets français, lui il refuse. Elle se casse 5 minutes pour faire le change, pile le temps qu’il faut pour qu’on puisse se faire un film de cette trafiquante sans foi ni lois qui veut lui fourguer de faux billets et qui reviendra probablement jamais. Elle est revenue, mais commérer comme ça sur du vent avec un inconnu, ça a quelque chose de joli.
Je suis myope et moche, mais je conduis mieux.  Dans la rue devant chez moi je vois un vieil éboueur triste qui balaie, une petite fille en petite robe orange court en sautillant de joie enfantine. Quand elle passe devant lui, elle le regarde et lui dit « rabi i3awnek » (que Dieu t’aide).
Je suis contente de pas être sourde et d’avoir entendu ça. Ca avait quelque chose de très joli cette scène.  A la fin de la journée, je regrette moins ma vie.

Mamzelle Namous

De la perte de facultés et autres maux

Il se passe des choses bizarres à Alger en ce moment. On se fait encercler par des jeunes en colère deux fois en une semaine, on sent la peur qui monte au ventre et on en redemande.
On bloque ses portes, on ferme ses vitres, on crève de chaud si comme moi vous n’avez pas la clim et on regarde les jeunes courir. On les entend chanter l’hymne nationale bis (min jibalina tala3a sawtou…)  et ça donne la chair de poule.
En rentrant chez soi, on voit de plus en plus d’étudiants qui manifestent, et oh ils portent des blouses blanches. J’espère que ce ne sont pas nos futurs médecins au moins. Oh mais si, mais quoi ? Moi mon homme rêvé il est médecin, alors je voudrais que les hommes vieux et malades du gouvernement donnent tout ce qu’ils veulent aux étudiants en doctorologie (ce mot n’existe pas ?) médicale. Enfin, il ne faut pas trop en vouloir à ces hommes là, ils pensent que les vrais médecins ça n’existe que dans les contrées suisses.
Y a aussi des dentistes dans la horde. Eux ils militent pour que la dentisterie (ce mot existe) devienne un service public. C’est bien ça ? Ca devrait être ça.
Les gens de Babez aussi ils font la grève, à cause du LMD, ou des locaux pourris, je sais plus.
Les jolis gens de l’INC sont en grève aussi, depuis 1999. Plaisantations (ce mot n’existe que pour dire que je plaisante et que je suis désolé).
L’INC est une grande école, qui s’apelorio HEC, et qui n’est pas contente parce qu’elle ne trouve pas non plus son compte dans le LMD.
Y a des gens très bien à l’INC, et en plus d’être jolis, pistonnés, frustrés, doués, y en a qui ont  très récemment créé une revue dont le premier numéro vaut un grand détour. Ca s’appelle Oxymore (ce mot existe wechbikoum). Jetez y un coup d’œil.  On va beaucoup en entendre parler, sur internet, à la télé (waow), à la radio (waow waow). Oui passer à la radio est bien plus waow que de passer à la télé.
Tiens, en parlant de ça, je suis passée à la radio moi aussi la semaine dernière. C’était pour parler des contraintes liées au développement des énergies solaires en Algérie, tellement je suis une intello qui a réussi dans la vie grâce au LMD…. Non c’est pas vrai, c’était pour parler de jeune vie algéroise. J’ai donc pu mettre en pratique le triptyque voix belle douce et suave. Et si ça s’est pas entendu, c’est parce que la radio ça déforme vachement les voix, c’est connu.
Ce qui est moins waow, c’est mon collègue de bureau qui a reconnu ma voix,  qui doute que c’est moi, qui s’est jeté sur le blog, qui a pas mal lu et qui m’a demandé qui pouvait bien être ce bougre. Silence beau, doux et suave….. Et ça s’est pas entendu.
Il m’aurait entendu dire deux mots à la radio, homosexualité et avortement, et du coup il croit que j’aime trop les filles pour être une fille bien, et que régulièrement je rejette des rejetons.
C’est la connerie qui devrait être en grève, et là peut-être que le gouvernement pourrait l’entendre (ce mot existe, il a deux sens,  mais pas toujours).
Mamzelle Namous

Dzeriet

                            
On connaît tous plus ou moins le concept de la Parisienne, cette française chic l’air de rien, qui a ce french je-ne-sais-quoi que le monde entier envie. Ce qu’on connaît moins, c’est le concept encore plus bidon de l’Algéroise. L’algérienne, que toutes les filles hors d’Alger envient, que tous les hommes  craignent, qui est chic et qui le montre.
 Généralités généralisantes sur l’une de nos richesses nationales :  
A l’instar de la parisienne, l’algéroise fume beaucoup, mais en cachette de sa famille . Parce que fumer, ça ne se fait pas, et avec le temps elle a développé des critères de cachotterie extrêmement sophistiqués.
Si la parisienne s’est émancipée à 18 ans, et vit dans 19m²  en plein Paris, l’algéroise, elle, vit dans la maison de ses parents. Parce qu’habiter seule à Alger, ça ne se fait pas.  Y a bien quelques cas isolés, mais qui répondent à des situations particulières (les parents sont allés vivre en Ouganda et la pauvre fille a dû rester seule). Sinon seules les femmes divorcées vivent seules, et les filles de mauvais genre. Mais l’algéroise, l’authentique, tient à son image de bent familia (fille de bonne famille).
L’algéroise se case assez vite et aspire à se marier dans sa vingtaine ou jeune trentaine.  Quand elle n’y arrive pas, personne ne la compare à une femme de Sex & the City, mais à une fille qui n’a pas eu de chance, qui travaille trop, où à une fille victime du mauvais œil.
Quand elle a un mec (et elle en a souvent), l’algéroise passe ses soirées avec lui… au téléphone. Elle lui raconte tout, et lui aussi. Quand sa famille a changé de marque de P.Q, il l’a su.
Même quand  elle est étudiante, elle ne sort presque  jamais avec des étudiants. Parce qu’ils sont pauvres. Et elle se dit qu’elle vaut mieux que ça. Elle dit qu’elle n’est pas matérialiste, mais juste réaliste.  Quand elle parle de son petit copain à ses amies, la troisième phrase comporte trop souvent la marque de sa voiture, et le ton qui va avec. Et les réactions enchantées qui valident le choix de l’élu.
L’algéroise se demande comment font les gens qui vivent dans d’autres villes. Elle passe son temps  à se plaindre qu’il n’y a nulle part où sortir à Alger, alors elle imagine la cata à Béchar ou Tindouf.  L’intérieur du pays, elle n’y va jamais d’ailleurs.
Elle connaît les endroits branchés où aller, mais y trouve rarement sa place. Un passage sur le site dz-night l’effraie et l’incite à passer tout son temps avec ses amis dans des endroits simples, chez eux.  Elle passe son temps à déplorer l’arrivée des ploucs dans sa ville.
Elle passe aussi  des heures à râler contre la circulation, le trop de barrages, les flics qui n’arrêtent que les filles, et le manque d’espaces verts.  Mais elle ne sait tout simplement pas marcher.
Le reste du temps, elle est chez la coiffeuse. Ses cheveux c’est sa vie, toute sa vie.  Ils sont toujours très beaux, et elle toujours bien habillée et ses ongles parfaits. Elle ne comprend pas et critique ces femmes qui ne font pas attention à leur look.
Elle fait son shopping chez fashion planet et autres grands spot. Ses bonnes adresses plus perso, elle ne les donne pas à ses copines. L’algéroise n’est pas une partageuse de bons plans.  Même le nom de son ophtalmo, elle n’a pas voulu le donner à sa cousine qui a perdu un œil.
L’algéroise c’est aussi le nom en français d’une petit gâteau, dzeriet.
Elle a toujours raison, elle sait tout sur les  grandes familles d’Alger , elle est la plus jolie.
L’algéroise a grandi dans le culte de la phrase « ça ne se fait pas ». C’est devenu un adage, un guide, une ligne à suivre. Forcément parfois elle se perd en route, et à force de barrages, dévie et développe une forme d’arrogance face au monde. Attitude qui fera croire à certains qu’elle n’est qu’une chieuse parmi tant d’autres.  Alors que trop souvent ce n’est qu’un réflexe de survie sociale algéroise.

Mamzelle Namous

Vodka Old Fashioned

C’est le 15 août aujourd’hui, il fait chaud, je souffre. J’ai ressorti le short et on m’a dit que j’étais folle à ma maison, alors j’ai mis un pantalon conventionné par les bonnes mœurs et mes jambes ont souffert. J’ai décidé de pas aller travailler quand je me suis rappelé que c’était la rentrée scolaire et l’idée de retrouver les embouteillages  a bloqué dans ma tête. Y a pas de clim dans la voiture, et j’ai imaginé le tcha3chib (frisottage algérien) dans mes cheveux et j’ai pas pu admettre cette idée. Faut que je trouve une solution avant demain.
Je suis donc restée à la maison, j’ai remis le short et avec ma grand-mère on s’est fait des citronnades. Ensuite on y a ajouté de la vodka et on a beaucoup ri, jusqu’à ce que ma mère arrive et me somme de faire le ménage. Elle m’a demandé de nettoyer les escaliers avec la serpillère et cette idée a débloqué ma tête. C’est pas un truc à se casser le dos ça ? Utilise le frottoir, qu’elle m’a dit. C’est pas une activité hyper dangereuse ça ?
Passer la serp dans les escaliers, quelle drôle d’idée. Ma mère elle s’est énervée, en disant que normalement c’est aux jeunes filles de faire tout ça, que dans toutes les maisons c’est comme ça, et que moi il vaudrait mieux m’avoir en photo finalement. Me suis tournée vers ma grand-mère pour qu’elle défende la cause des glandeuses sans frontières, mais ma grand-mère elle est dans  l’imaginaire, alors…
Alors mon short et moi on est allés au combat, c’est un coup à vous frisotter les cheveux le grand ménage. Quand j’avais tout fini de serpiller partout et que j’étais contente de pas être tombée,  j’ai vu qu’il y avait mes traces de pas sur le parterre mouillé. C’était pas écrit sur la bouteille de javel ça. Alors j’ai repassé dessus et ensuite j’ai volé jusqu’à ma chambre pour plus rien tacher. Et c’est comme ça que j’ai perdu ma journée. Ou presque.
Parce qu’après le ménage, ma mère a voulu qu’on parle de son sujet favori, le mariage. J’ai regretté de pas être allée au travail à ce moment là. Elle m’a demandé si ma position sur les rencontres arrangées n’avait pas évolué, et j’ai dit que je voulais une fontaine de tequila à mon mariage. Elle m’a dit que je rajeunissais pas, et j’ai répondu que je voulais une robe faite sur mesure par John Galliano (il a baissé ses prix dernièrement). Elle m’a rappelé que toutes mes cousines elles étaient mariées, j’ai demandé si on pouvait louer le château de Versailles pour une fête.
J’aime les  ententes de sourds assumées.
Quand elle a commencé à me dire que je buvais trop de coca et que c’était pas bon pour la santé, j’ai senti ma crise d’ado monter et j’ai fui dehors.  Sur la route un flic m’a arrêté parce que je sais pas pourquoi. Je comprends jamais si leurs signes ça veut dire ralentis, vas-y, ou arrête toi. Là y a eu les trois apparemment. Et les flics, y en a tellement qu’on les voit même plus. Ils sont dans le décor, ils devraient pas compter autant. Il m’a demandé pourquoi y avait pas l’étiquette nouveau conducteur sur mon véhicule. Il a vu ça à ma tête que j’étais nouvelle conductrice ? Délit de faciès j’appelle ça.
Ma destination, le magasin de DVD. Je cherchais Sex friends, mais j’ai pas osé dire le mot S** au vendeur qui est un vieux barbu qui porte des robes. Pendant que je lui expliquais que c’était hadak le film sur l’amitié,  une nana en voile islamique est entrée et a demandé du tac au tac la saison 3 de  « Journal intime d’une call girl ». Pour être sûre que c’était bien en VF , elle lui a demandé de l’essayer. Les premières scènes n’ont pas permis de déterminer la langue parlée et m’ont fait rougir. J’étais bien la seule.  Le barbu et la hijabiste eux  parlaient tranquillement des dernières histoires olé olé de la série. En arabe derja  les choses paraissent moins sexuées. Mais moi j’ose toujours pas demander mon film.
Il fait 30 degrés dehors début avril,  je comprends rien au temps,  je comprends rien aux apparences, aux bonnes mœurs, à ce qu’on conventionne.
Je suis rouge et frisottante, je ressemble à pas grand-chose. Remarque y a plus grand-monde qui se ressemble vraiment alors…. Vais aller partager une citron-vokda avec ma mère-grand…
Mamzelle Namous

Jeune vie d’ailleurs

Dans la peau de Marie-myriam, jeune fille de 30 ans, habitant la région parisienne.

Youpi, on bombarde la Libye, c’est trop bien. Depuis le temps qu’on attendait ça, quel soulagement. Je m’appelle Marie-Myriam et je vis dans ce monde où les méchants sont ailleurs, où l’Onu c’est la meilleure. D’ailleurs je suis contente de vivre un moment historique, ça donne plus de consistance à ma génération. Et la Libye, c’est loin, ça me tache pas.

Je vis dans ce monde où, même pas américaine, j’ai cru que j’avais voté pour Obama. J’ai aimé qu’il soit noir, qu’il soit beau. J’ai aimé qu’il soit démocrate, parce que moi qui me suis endormie pendant tous mes cours d’histoire, je pense que c’est des gentils eux.
Ma première insomnie c’était le soir de son élection.
La Libye, je vais regarder ça à la télé quelques semaines. Quand la blonde de France 24 aura arrêté d’en parler, c’est que ça sera réglé.
Je vis dans ce monde où je parle de politique internationale avec ma boulangère. J’ai une voisine d’origine algérienne. En 2003 je lui ai parlé de l’Irak en lui demandant ce qu’elle en pensait vu que c’était pas loin de chez elle. Elle m’a regardé drôlement. Sujet sensible j’imagine.
Je suis contente que ça n’ait pas dérapé au Maroc, j’y vais souvent en vacances. J’aime beaucoup voyager, ça m’ouvre l’esprit. Attention je fais pas du tourisme franchouillard club med. J’ai vu une fois un reportage sur ces gens qui voyagent partout mais qui comprennent rien. Je suis pas comme ça, je préfère les clubs look voyage, je sors de l’hôtel, je vais aux souks, je discute avec les arabes. Je trouve dommage que les filles soient voilées. Les soirs de cuite, je me tape Mounir, le dj. Il mixe trop bien, un peu trop de funk a mon goût, mais par contre j’aime beaucoup la musique traditionnelle arabe. Le raï ils appellent ça.
N’empêche j’étais contente quand les peuples arabes se sont soulevés. C’est beau à voir. Ca ressemble au printemps. Y a de la spontanéité là dedans, cette chose qu’on croyait morte. Et l’effet domino ça donne presque envie d’y être. J’espère que ce mouvement gagnera l’Afrique Noire.
Je comprends pas les sceptiques, les peureux. Moi je suis solidaire, je me suis même frisée les cheveux pour la beauté du geste.
L’impuissance, c’est terrible pour nous qui vivons dans des démocraties. Je voudrais que tout le monde ait notre chance. Heureusement qu’à l’Onu ils se bougent.
Faut pas croire que je me la joue à l’européenne qui veut sauver le monde. J’étais contre l’invasion de l’Irak moi. Mais là c’est différent, le packaging est plus joli.
Je vis dans ce monde où les bons gens ont détesté Bush. Le pire président américain, qu’ils sont cons ces amerloques de l’avoir élu. Lui et ses théories sur le bien et le mal, ça nous a bien fait rire.
Dites, vous croyez que Kadhafi quand ils vont le tuer, ça va circuler aussi sur Youtube ? Je suis pas glauque hein, mais j’aime bien voir ce genre de trucs. Et puis vu tout le mal qu’il a fait, on va pas lui accorder de la dignité humaine.
Mamzelle Namous

tchipie tchipa

Ca y est c’est le printemps, rien ne change, tout change. Les arbres bourgeonnent, un ou deux boutons aussi. Pour faire diversion, je mets ma plus belle robe, et j’arrive au taff en retard. On me laisse pas pointer, et hop une matinée qui compte pas = 500 dinars en moins. Enfin selon mon calcul débile mental.
Je rejoins mon bureau déjà bien mleguia [1] et le bougre qui me fait office de collègue m’accueille comme si j’étais la première fille qu’il voit. Robe +  mec frustré =  mec happy.
Comme chaque jour, il me raconte sa life. Il me dit que la veille il a pris  un coca au Sofitel. Un coca à 500 dinars ça se raconte. J’espère que c’était pas du light au moins.
Le bougre me trouve radine. Le bougre c’est ce mec relou qui aime la ramener toutes les trois secondes. Si tu dis que t’as froid, il te rétorquera systématiquement que t’as jamais eu vraiment froid tant que t’es pas allée en Russie. Il est allé 10 jours à Moscou en 1995 et depuis il rentabilise  son voyage avec cette réplique.
Le bougre aime te parler de politique en faisant celui qui connait des gens hauts placés. Vous savez comme en Algérie on adore faire ça.
La dernière fois il m’a chuchoté un secret que seul son clan connaît « Mister B est malade, très très malade… ». Oh….. J’ai voulu lui demander à lui qui sait tout si c’est vrai que mister B a des penchants momosexuels, comme ça se crie dans mon clan à moi- celui des gens qui savent rien et qui aiment parler de rien- mais j’ai pas osé.
Le bougre remarque que j’ai noué un haut de maillot de bain autour de mon cou, et me demande pourquoi.
La vraie raison, mon armoire ressemble au japon, impossible d’y trouver un soutif. A lui j’invente que je vais  à la piscine plus tard. Laquelle il veut savoir. Ben celle du Sofitel of course, tu me prends pour qui.  A la question des tarifs, je réponds d’un air détaché que je paie pas of course, que j’ai une carte de membre bel ma3rifa [2]. Vous savez la ma3rifa, cette personne qui vous ouvre toutes les portes du paradis administratif, professionnel, éducatif, médical… et même les portes des toilettes !
La ma3rifa, cette chose qu’on adore, même si on en a pas toujours besoin. L’algérien aime l’idée de défoncer des portes ouvertes.
Revenons aux toilettes, le sujet classe de la semaine. Si on doit juger un endroit par la qualité de ses chiottes, alors je bosse dans un tas de merde. Quand je vais au WC, je dois tenir la porte parce qu’elle ferme pas, faire des pas chassés pour éviter l’eau par terre (enfin ce que j’espère être de l’eau), activer ma vision nocturne  quand y a pas de lumière, et en bonus j’ai le choix entre regarder un mini-cafard se promener ou lever la tête et faire face à un énorme trou dans le plafond. J’ai toujours peur que ratatouille me tombe dessus.
En gros je sors de là, courbaturée, chaussures mouillées, apeurée, dégoutée, constipée.
Aujourd’hui je me suis plainte de ça à une copine  et elle m’a dit que la secrétaire de la sous-direction Y de la direction X a la clé des chiottes qui sont fermées  et réservées à certaines personnes.
Je vais donc voir la bonne femme, elle est en crise de larmes, fight inter-secrétaires apparemment, le truc pas beau à voir. Je la console, lui propose un mouchoir. Elle dit rien, elle me serre et frotte son nez contre mon ventre. Je crois qu’elle a pris ma robe pour un mouchoir.
Ma plus belle robe = la moitié du salaire du cadre inférieur que je suis.
 100% soie + 5%  khnouna [3]  = 200 dinars de pressing.  Même pas je lui en veux, c’est quand elle veut qu’on se refait ça.
Comme j’ai été super cool avec elle, elle m’a carrément donné un double des clés des chiottes de luxe. Et maintenant qu’elle me kiffe, je vais peut-être pouvoir avoir une carte chifa [4], être recommandée auprès de bons médecins du travail qui vont bien me soigner, refaire mon passeport sans devenir névrosée, avoir des feuilles pour imprimer sans compter et passer mon été au nouveau club des pins. Parce que si moi je sais à peine que ça existe, la nana elle y a déjà son chalet.
 Avoir une bonne ma3rifa ça n’a pas de prix. Pour tout le reste, il y a eurocard/matercard. Euh merde pardon, chipacard/mastercard. [5]
Mamzelle Namous


[1] Dégoutage de la vie
[2] Une connaissance piston
[3] Mot mignon désignant une crotte de nez
[4] Equivalent carte vitale
[5] Chipa est un mot adorable signifiant un pot de vin

A toutes les vies

Ce matin j’avais envie d’écrire, j’étais en train de me chercher parmi mes phrases quand j’ai lu dans le blog un commentaire disant que j’étais fraîchement débarquée. C’est assez marrant comment pour peu qu’on ait pas vécu toute sa vie au même endroit, on porte partout l’étiquette du débarqué. C’est évidemment pas la première fois que j’entends ça, et ça m’amuse un peu. Surtout quand je suis à Alger. Y a toujours quelqu’un pour vous ramener à vos autres vies, et c’est souvent à des fins péjoratives.
Quand j’ai débarqué en France, les gens étaient étonnés que je parle bien français, me demandaient si ma mère portait le hijab. Si je faisais une faute d’orthographe ils disaient que c’était normal parce que bon c’est  pas ma langue maternelle. Un jour j’ai eu un plâtre et une nana a cru que mon père me battait. Quand j’employais des mots qu’ils ne connaissaient pas, ils disaient que c’était normal que j’invente des mots parce que c’était pas ma langue. Ben oui.
Ils sont pas tous comme ça bien sur, mais assez pour se rendre compte que putain des océans nous séparent. J’avais envie de crier hé les amis moi aussi j’ai grandi avec club Dorothée. Moi aussi les aprèm de déprime je prends mon goûter en matant Julien Lepers, moi aussi je hurle quand je connais la réponse. Et des fois je fais même une petite danse tellement je suis fière.
Pendant toutes mes années en France, je suis allée souvent à Alger. Sidi Yahia c’est comme mon petit frère, ça m’a pas choqué quand ça a mué parce que je l’ai vu grandir.
Et quand j’ai commencé à bosser ici, c’était pas un retour,  juste une suite.
Mais quand même si un jour je dis à mes collègues non merci pas de sandwich garantita pour moi, ils me disent c’est parce que oh la la t’es zaama française et snob. Non c’est juste que oh la la je dois perdre trois kilos avant Ramdane (le mois du clubbing où il faut voir et être vu).
Un jour un type m’a demandé si je connaissais Didouche Mourad. Le mec? Non la rue. T’es sérieux ?
La lutte quotidienne contre les étiquettes, c’est un truc fatigant. Remettre les choses et les gens à leur place sans être agressive, ni niaise, ni faire la fille qui se justifie. Des fois tu laisses passer. Une fois en France un type qu’avait jamais vu un passeport de toute sa vie m’affirmait avec certitude qu’en Algérie on coupait la main à toutes les femmes qui les cachaient pas.
C’est un point de non retour, faut juste leur sourire à ceux là. Si t’es dans un bon jour tu peux leur faire un doigt, qu’ils voient bien ta main. Fatal Bazooka n’existait pas encore, sinon j’aurais pu lui dire de parler à ma main.
Ces trucs là m’ont jamais vraiment embêté, parce que même si j’ai des liens avec la France, c’est pas mon pays. Mais je me mettais à la place des …. Comment on les appelle ? Les immigrés ? Oui ceux qui sont nés en France de parents immigrés, et qui sont français, qui connaissent que ça, au même titre que le type qu’avait jamais vu un passeport, et qui subissent toutes ces conneries. Et bien d’autres. Moi aussi je serais devenue une racaille, tellement j’aurais souffert qu’on m’enlève quotidiennement toute identité. Ou je serais devenue une femme très forte. Tellement j’aurais eu la rage. Quand le pays d’origine de tes parents est sans cesse dénigré  et que tes papiers ne suffisent pas pour t’identifier, vas te construire une vie légère avec ça.

Et voilà que sur ce blog, léger, je lis que suis fraîchement débarquée. Fraîche oui, grâce aux lingettes Air Algérie. Débarquée c’était en 84 mon ami.

Mamzelle Namous

Pas demain la veil

Paraît que j’étais tristounette hier, que nenni. Je vais bien, et j’écris d’affilée. Ca durera pas je crois. C’est la journée internationale de la femme, ouais ouais ouais. Et je la vis en prime time. Il était même pas 9 heures que j’avais déjà entendu trois bonnes fêtes à mon égard. La première fois j’ai grimacé, et le type a pas compris, il voulait juste bien faire.

La deuxième fois j’ai dis merci, and so and so. Au bout de la 15ème mon naturel est revenu au galop. C’est dans des jours comme aujourd’hui qu’on sent que putain le tiers monde c’est pas fini. Tout ça part de bonnes attentions, mais je sais pas, un truc me gêne. Je trouve le tout trop passé de mode.

Au boulot, le big boss nous a fait un discours, il a dit des trucs cool, des trucs vrais. Qu’ici y a pas de discrimination salariale comme parfois en Europe. C’est vrai, on était d’accord, mes copines et moi. Ensuite il a rajouté mais les européennes ont d’autres droits, d’autres choses que vous n’avez pas. Mais ça c’est votre problème, pas le mien. J’ai pas compris là. Yeux éberlués, têtes retournées, caméra braquée sur ma tronche. Oui nos cérémonies sont filmées.

Pourquoi que c’est pas son problème? Il est cool le mec, pragmatique et tout. J’ai tout de suite pensé au droit à l’avortement par exemple. Elles ont quoi de plus parfois en Europe sinon? Je pense pas qu’il parlait des instituts Carita.
Bref, hier j’ai dit que c’était férié pour les dadames l’après-midi. C’est pas exactement ça. Ca relèverait plus de la faveur que du droit du travail. Pour l’occasion chez nous, un déjeuner que j’ai séché, une rose que j’ai séché, une prime de salaire que je vais pas chécher.
Il paraît aussi qu’il y a pas assez de femmes avec postes à responsabilité dans certains coins du bled. Que c’est à cause de l’image qu’ont les hommes, que c’est à cause des enfants aussi. Quoi les enfants? Ca a des pères aussi, ça se garde, ça s’avorte. Ah non mince ça se fait pas ça. Ca se garde, ça se marie en vitesse, ça accouche avant terme, ça jase. Ah mais si ça se fait, parce que tout se fait, en mode clandestin, sans sécu sociale, parfois sans sécu tout court. Paraît que y a des médecins qui le font. D’autres qui refusent. Je sais pas exactement comment ça se passe quand on fait une demande déclarée d’avortement. Ca me rappelle un livre de Kundera ( je sais plus le titre), qui  décrivait la vie dans une station thermale/clinique en rep Tchèque. Les femmes qui voulaient se faire avorter devaient passer devant une commission. Et cette commission décide si oui ou non elles le peuvent. Ce truc m’a opressé, c’est comme ça ici?  Remarque, cette crainte c’est la meilleure pub pour la contraception. Je dis pas l’absention, parce qu’on a localisé la dernière vierge d’Alger à Baraki, parce bon c’est Baraki aussi…. Ca va je plaisante, sur tout.
Alors pour célébrer ce 8 mars 2011, le big boss veut créer une garderie pour enfants de moins de trois ans. Les femmes étaient contentes, elles ont applaudi « ah oui c’est bien, bravo ».
Moi j’avais buggé sur ce qui est notre problème, et pas le sien. Puisque c’est notre problème, pourquoi faut une bande de décideurs pour le solutionner?
Là j’ai envie de dire peut être qu’un jour nous aussi on aura notre loi Simone. Mais une intuition toute féminine me dit que c’est pas demain la veil. Ok ce jeu de mots est nul, mais je fais ce que je veux! Ou presque…

 

 

 


Mamzelle Namous

Où sont les Femmes

Demain c’est la journée internationale de la femme. Rien que ça.
Mon dernier 8 mars mémorable à Alger j’avais 15 ans, j’avais fait un brushing à moins de 500 dinars chez Omar et j’étais allée à une fête de femmes en plein aprèm à sidi fredj. Et je m’étais bien fait chier. Le lendemain au lycée, un type m’avait balancé « saha saha mina bssahtek lbrushing ». Le truc que tu détestes quand t’es ado, te faire remarquer avec ce genre de trucs. Comme quand t’as des chaussures neuves et que tout le quartier te capte.
Ca me rappelle une fois où quelques mois après mon arrivée en France, je voulais dire bssahtek à une fille avec une nouvelle coupe de cheveux, et j’étais navrée de constater qu’y avait pas traduction pour ça. Spontanément, j’avais dit « bonne coupe », et cette conne elle avait dit merci. Alors que c’est pas le propos. En plus qu’elle était moche sa coiffe.
Mais j’ai toujours le reflexe du bssahtek, et  aussi du chah[1] quand quelqu’un se casse la gueule.
Demain journée internationale de la femme je disais. J’avais oublié qu’en Algérie c’était a big of deal ce truc, après-midi férié pour les femmes, cérémonies ici et là, fêtes dansantes, coiffeurs complets, esthéticiennes hystériques, boutiques comblées. La ville ressemble à une mizenpli géante.
D’accord, tant que je peux passer l’aprèm au fond de mon lit à regarder des séries, ça me dérange pas. Les femmes que je croise ne me donnent pas envie de les célébrer, pas demain en tout cas. J’ai demandé à mon père si je pouvais avoir un cadeau pour l’occasion, une voiture par exemple, il a dit non. Le jour où j’en ai une, je me fais ma propre fête, la journée où tu peux avoir une vie.
Parce que si t’as pas de voiture, si tu kiffes pas le bus, si t’as pas de taxi en speed dial sur ton tel, si tes amis en ont marre de faire des détours pour jouer tes chauffeurs, si ton père fait semblant de dormir quand il te voit arriver avec tes grands chevaux, eh ben t’as intérêt à aimer les séries américaines. Et toutes, tellement tu passes du temps à la maison. Je rate tellement d’évènements que cette nuit j’ai rêvé des filles de Gossip Girl.
Eh oui, la vie est dure pour nous autres sdf de la voiture. Plus de vie sociale, plus de bavardages avec les flics. Ce week-end mon frère a eu pitié de moi et dans un élan de générosité m’a prêté sa voiture pour une aprèm. J’ai fait un accident, pas parce que je suis une femme, juste parce que je conduis pas très bien. Garée à un emplacement de taxi, sommée par des mouvements de bras des taxieurs en furie de me casser, je démarre en trombe, je rentre dans une voiture. Ensuite j’ai plus rien vu. Pas évanouie, aveuglée. En trois secondes, tout le quartier était là pour mater le spectacle. J’ai touché le maire ou quoi? Même pas. Maintenant mon frère me déteste, et quand je lui ai proposé de payer pour la casse, il a même pas refusé. Y a plus de valeurs.
J’ai soudain eu une sympathie particulière pour les filles qui sortent avec des mecs juste parce qu’ils ont des voitures. Chauffeur whith benefits, on appelle ça.
 Et aussi la même sympathie pour les filles qui se marient juste pour quitter le domicile familial, et partager la voiture conjugale.
 Des aimants les filles. C’est comme ça qu’on les appelait au lycée, tellement le métal les attirait.
 Y a l’aimant de luxe, qui choisit son mec en fonction du prix de sa caisse. Et y a l’aimant de base, plus modeste, une maruti lui suffit.
Et y a l’aimante, celle qui regarde pas ça.  Celle qui chantonne baby you can drive my car…tu tu tu tu…and maybe i love you…
Mamzelle Namous

[1] S’écrit aussi cha7. Comment traduire ça ? Bien fait pour toi. Je sais c’est méchant.