Pays lointain, année éloignée.
Pays noir, période de jeunesse.
Nous nous éloignons de la capitale étouffée et humide pour rejoindre la mer. Nous passons par des petits villages, parfois on s’arrête. On achète des conneries qui rouilleront avec les années, on regarde les gens, les marchands, on négocie bêtement, on rit.
C’est joli l’Afrique.
On longe la côte, le chemin est toujours agréable, nous n’avons pas peur de nous faire arrêter ou voler.
Il faut une heure pour arriver à destination. La destination, ce sont de belles « cabanes » aménagées qui font face à des plages vides.
Plus loin il y a le village et ses habitants « locaux », mais c’est plus loin.
La mer c’est l’atlantique, les grandes vagues et le danger. Notre hôte siffle lorsqu’on s’éloigne trop du bord.
Ces étendues impeuplées représentent mon idée du luxe.
On nous présente les autres invités, ce sont des libanais, des marocains, des français qui vivent dans ce pays. Ils sont plutôt riches, ils ont, comme on dit, « la belle vie ».
Le visage de certaines personnes s’illumine quand on leur dit qu’on est algérien. L’un d’eux, français, s’écrie « Ah moi aussi!! »
Euh……..
Vous souriez poliment : « Ah oui? »
« Ouiiii je suis né à Oran, dans le quartier X! Oh comme ça me manque…… tu connais la rue Y? J’allais à l’école là bas!……………. Dis-moi elle existe encore la petite pâtisserie? »
La personne en face de moi a l’accent qu’aurait pu avoir le fils de Richard Anconina et de Biyouna.
La caricature n’est pas une utopie, ma soeur et moi étouffons un éclat de rire.
Ca parle de couscous et de petits gâteaux, ça parle fort, ça ressemble à tous ces clichés qu’on croyait fantasmés.
Ca fait bizarre de les entendre dire » mon pays » quand ils parlent de l’Algérie.
Euh…. Y a pas un souci là?
Vous avez 19 ans, ils en ont 50, vous fermez votre gueule. Vous les entendez radoter sur leur envie de revenir, pour un voyage, et vous pensez » ben venez, y a des promos en ce moment« .
On trouve ça un peu fantaisiste cette difficulté à revenir.
Je les regarde, le mode de vie qu’ils ont choisi ressemble à celui qu’on s’imagine d’une certaine Algérie française. Vivre dans un pays d’Afrique, avec des privilèges, des moyens, répéter « je suis chez moi », devoir partir quand on n’a plus le choix.
Je leur en veux un peu pour ça.
Les jours passent, les masques tombent peu à peu, les intonations retrouvent leur naturel.
Vous les regardez bien, il y a du sang qui coule de leur langue quand ils disent « Algérie ».
C’est quelque chose au niveau de la lettre « i », quelque chose qui tremble, et qui crée une fêlure.
Quand il n’est pas crié pour mieux se cacher, le mot « algérie » sort difficilement, il y a un effort, un ravalement de la gorge.
Les jours passent, les vraies histoires ne se partagent pas mais transparaissent dans l’être. Les gens en face de moi n’ont rien demandé à personne, ils sont nés en Algérie, y ont grandi, avaient forcément une conscience de la différence, mais c’était leur vie.
On a parfois du mal à croire en leur innocence. A séparer l’attachement au mode de vie ou à la vie.
C’est troublant ce gouffre de l’identité où la seule réelle origine semble être la mémoire.
Je les plains pour ça. Je les observe, ils parlent de ce présent pays d’Afrique Noire comme leur pays, encore une fois.
Je me dis qu’après l’Algérie, ils n’ont pas pu rester en France et vivre comme des français en France, il fallait la mer et l’idée de la distinction. Sans vouloir être étranger.
Mais je me dis que j’ai peut-être tort, qu’est ce que j’en sais de la vie des gens, je n’ai même pas 20 ans.
Quelques temps plus tard, des circonstances de guerre ont tout bousculé dans ce pays. J’ai pu voir la réaction des ces français. Certains ont retrouvé Paris dès le premier coup de feu.
D’autres sont restés, à rassurer leurs amis en leur disant « mais c’est mon pays, je ne vais pas le quitter car ça va mal« .
Il y a eu ceux qui ont été contraints au départ, la mort de la vie dans l’âme.
Tous ces départs comme l’histoire qui s’entête contre eux. Ce chez-soi qui ne veut plus de vous.
J’en connais qui cherchent encore des pays d’accueil à l’image, je crois, des colonies.Je les ai fréquenté peu de temps mais quelque chose en moi a gardé leur empreinte.
Je me permets parfois de croire que la préservation d’un certain mode de vie est leur unique destinée, puis je repense à leurs voix et à leurs visages. Tout est blessé en eux, ils sont une image sanguine d’êtres desséchés et déconstitués. Je suis triste pour eux. Triste pour les mots qui n’arrivent pas à sortir, pour ce qu’on assume pas, pour nos yeux qui pleurent de l’intérieur.
Je comprends leur joie quand ils rencontrent des algériens. Bien que nous ne venons pas du même monde, nous venons de de la même douleur.
Mamzelle Namous

enjoymylife
le 19 janvier 2012 à 20h25Pour une fois je ne suis pas d'accord avec toi. Ils sont nés en Algérie ils ont vécu des années là bas ils sont algériens. Ce n'est pas de facile de revenir dans un pays qui t'a jeté, qui est gouverné par des cons et dont tu constates la dégradation. Tu donnes une image un peu impérialiste des pieds noirs, certes il y avait des riches mais ce n'était pas la majorité des colons d'Algérie. Ils étaient pieds noirs ils étaient algériens, et il y en a pleins qui ont été détruits par leur départ précipité en 62. Sachant que quand ils sont arrivés en France. Les français ne voulaient pas d'eux.
mina namous
le 19 janvier 2012 à 20h33t'as pas compris grand chose à mon texte……
Je ne nie pas leur algérianité, je m'en étonne au départ.
Je ne donne pas une vision impérialiste (??!!!), je parle d'une poignée de personnes que j'ai connu à un moment donné.
et je parle justement de leur destruction!
au plaisir!
Anonymous
le 19 janvier 2012 à 20h48Très beau très juste ! Parfait! Tu as très bien fait ressortir cette douleur, cette blessure d'un pays qui ne veut pas de toi. Soit à cause de ta religion, de la couleur de tes yeux et en ce qui me concerne c'est ma sexualité. Etre apatride n'est pas un choix mais une fatalité. Ton pays te renie, il te dénie le droit de vivre.
Les promos oui elles existent mais ce n'est plus mon pays. J'aimerai retourner revoir les lieux de mon enfance mais on ne me laissera pas être l'homme que je suis. Alors que faire sinon garder le gout du sang dans la bouche et essayer de retrouver la même lumière qu'à Alger… La lumière de mon enfance.
Anonymous
le 19 janvier 2012 à 20h51Que l'on soit d'accord ou pas avec toi, les sentiments transparaissent à travers ton texte, on ne peut pas y être indifférent, il pend à notre mémoire une phrase ou un mot après lecture.
J'aime ta sensibilité qui frôle l’empathie…
Layminus
le 19 janvier 2012 à 20h53Mina je suis ému, pour la première par la lecture d'un de tes billet, parce que j'ai vécu une situation personnelle assez similaire, et comme je suis de bonne humeur pour une fois, je vais vous la rencontrer:
ça s'est passé il y a des années de ça, j'étais encore un gamin, on habitait encore à Alger et je passais mes vacances d'été chez mes grands parents, qui habitent dans une petite ville à l'Est; que Mina reconnaitra surement ;)….
Un doux matin de juillet donc, j'étais assit dans la cour de la jolie maison de style colonial qu'habitent mes grands parents quand soudain j'entendis du bruit dans la petite ruelle qui donnait sur le quartier, je sors pour voir, gamin curieux que j'étais, quand j’aperçus un spectacle assez bizarre pour l'époque « c'était durant les années 90 »: deux vieilles dames, entourées de chérubins du quartier dans un cortège à la carnaval fi dechra, l'un des gamins tenait la main de la plus âgées des deux dames, une septuagénaire aux yeux bleus magnifiques, l'autre dame -plus jeune avec les mêmes yeux bleus azure- devançait toute cette troupe, qui se dirigeait vers notre maison…
Bon je commence à être lent alors je vais accélérer le récit et passer quelques scènes pour arriver, une demi heure plus tard, au salon de la maison, les dames installées d'un côté, toute ma famille qui les fixait sans trop comprendre ce qui se passe de l'autre coté de la pièce…après quelques échanges traduits par un voisin curieux, entre ma grand mère et la plus jeune dame, le mystère avait été résolu: la maison appartenait à la dame aux cheveux gris et à son mari (qui mourut juste après avoir quitté l'Algérie), la plus jeune dame était née ici dans cette maison, mais ils ont été forcés de fuir l'Algérie, de tout laisser derrière eux au lendemain de l'indépendance….la suite de l'histoire s'est passée également partout en Algérie: en conquérants, les « indigènes » ont squatté les immeubles de la ville coloniale, juste après que « les colons » les aient quitté, mon grand père n'a pas fait l'exception…
Ce qui reste dans ma tête comme souvenir d'enfant, et qui m'a marqué longtemps après, est l'explosion en sanglots de ma grand mère lorsqu'elle eut compris la raison de visite « des deux gawriyattes », ma grand mère qui ne comprenait pas un mot de français, qui ne sait ni lire ni écrire, et qui peut compter jusqu'à dix en anglais parce qu'en deuxième guerre mondiale, les américains qui ont débarqué dans notre ville lui avaient appris ces quelques mots, qui me font toujours rire, a pu communiquer avec ces gens, eux aussi algériens par l'appartenance, dans un grand moment d'humanité que je ne pourrai décrire même en milles phrases.
Des années plus tard, je continue à correspondre avec Bernadette, la fille de Jacqueline -décédée il y a trois ans maintenant-, je traduis toujours à ma grand mère, Cherifa, les lettres qu'elle nous envoie, et bien sur je lui ai fait découvrir les miracles de Skype, mais elle ne comprend toujours pas un mot de français…
PS1: désolé pour les fautes d'orthographe, de style, et au fond on s'en fout
PS2: Mina, je t'avais promis un billet, le voilà donc…et encore merci, bisou
Layminus
le 19 janvier 2012 à 21h15PS3: On emmerde les cons, les bornés et les refoulés, t'arrête surtout pas d'écrire
enjoymylife
le 19 janvier 2012 à 21h16La minorité fait malheureusement la majorité, quand tu parles d'une minorité on a l'impression que t'en fais une généralité.
Farasha
le 19 janvier 2012 à 21h18ça fait quelques minutes que j'essai de commenter…j'ai les larmes aux yx et je n'arrive pas a formulé
mina namous
le 19 janvier 2012 à 21h21désolée que tu comprennes pas ! je parle pas d'une minorité , je parle de quelques personnes que j'ai rencontré , et de ma vision.
Le sujet est délicat je sais bien, mais ne me fais pas dire ce que je ne dis absolument pas!
sur ce, enjoy your life 😉
mina namous
le 19 janvier 2012 à 21h21un grand merci layminus pour ce partage !
je kiffe tous les ps!
mina namous
le 19 janvier 2012 à 21h22……………………..
mina namous
le 19 janvier 2012 à 21h22Je suis triste pour ça.
mina namous
le 19 janvier 2012 à 21h23Merci, ça me touche beaucoup beaucoup!
Anonymous
le 19 janvier 2012 à 21h35je me demande si on a lu le même texte?
a mon avis Mina a choisi le « ON » parce qu'il est indéfini, impersonnel, il fait moins mal, le « on » s'utilise a tort pour dire « nous » ta confusion vient peut être de la…
Corrige-moi si je me trompe Mina.
mina namous
le 19 janvier 2012 à 21h40oui oui, tu as raison ! mais là, le problème ne se pose même pas tant le contexte est précis !
enjoymylife
le 19 janvier 2012 à 21h43Bref on s'en fou! Continues à écrire comme tu le fais et je continuerai à t'embêter quand je ne suis pas d'accord! 🙂 Enjoy your life too! 😉
mina namous
le 19 janvier 2012 à 21h46hi hi! je viendrai aussi chez toi quand ça va se remplir 🙂
Anonymous
le 19 janvier 2012 à 21h51j'aime j'aime j'aime!!plus que d'habitude :)!!!
mina namous
le 19 janvier 2012 à 22h08mina happy!
Anonymous
le 19 janvier 2012 à 22h33Hassiba Ben Bouali
Désolé ma fille mais je ne peux pas te laisser dire que nous venons de la même douleur.
Notre douleur vient du cri de joie du condamné à mort, nous douleur vient du métal froid de la guillotine, notre douleur vient des fleurs des Aurès fanées au napalm .
Oui ma fille, comme disait le poète « mon grand-père est une douleur qui ne dort jamais »
TAHYA EL DJAZAIR
Anonymous
le 19 janvier 2012 à 22h54Again Anonyme Jan 19, 2012 12:51 PM :
Miss Namous, ton fan-club s’étend à l’au-delà !
anonymette
le 19 janvier 2012 à 23h38Le texte me touche tellement que je n'ai même pas envie de débattre du sujet ..
Homo Erectus
le 20 janvier 2012 à 0h37On comprend peut-être pas la vie à vingt ans mais on la ressent mieux chez les autres. Après, ça se gâte, on est concentrés sur nos petites misères, nos déceptions dressent des murs autour de nous. C'est le texte d'une nana de vingt ans, avec la pudeur et le recul d'une trentenaire. C'est ce qui lui donne ce cachet si spécial, si savoureux. Peut-être mieux qu'une photo de toi en bikini (j'ai bien dit peut-être..)
Anonymous
le 20 janvier 2012 à 3h202012 semble être l'année des nostalgies,
nostalgies pieds-noirs et nostalgies peaux-noires .
Noirs ds leurs peaux-pieds et blancs ds leur coeur ,
Trés beau ,
Tout comme Homo Erectus en bikini dailleurs…
Réda
le 20 janvier 2012 à 7h00Oui tu as raison, leur douleur est probablement vraie et le déchirement qu'ils ont vécu a du être atroce, la compassion est un sentiment humain et on ne peut s'empêcher d'être attendri par leurs paroles.
Mais la ou je ne suis plus d'accord, c'est au moment ou tu compares notre douleur a la leur, il n y a aucune confusion possible, ils étaient les colons et nous étions les colonisés, ils étaient les maitres et nous étions les esclaves, et dans ce genre de situation c'est ou noir ou blanc, le gris n'a pas sa place.
Récemment, lors d'un festival de cinéma, j'ai été invité par des amis à voir 2 films Algériens ou pseudo Algériens, le premier : Ici on noie les Algériens, le second : l'adaptation du dernier livre inachevé de Camus.
Donc la projection commence par un long travelling sur la seine et une femme, une de nos grand mères parle, ses mots étaient d'une beauté et d'une tristesse incroyable, j'ai garde cette petite phrase qui me donne encore la chaire de poule » … si au moins on me donnait un de tes os pour t'enterrer … » cela ne faisait même pas 5 minutes que le film avait commencé que j'avais déjà fondu en larmes et je n'ai pu m'arrêter pendant tout le documentaire, tant la douleur des ces témoignages été encore vive plus de 50 ans après. Je n'ai pu cacher mes larmes combien même la fille qui été a ma gauche me plaisait et me plait toujours énormément … mais bon la n’est pas le sujet …
Le deuxième film commence, je ne vais pas trop m'attarder sur la forme, j'ai trouvé les images très belles, mais le montage été très mauvais…bref, et la on arrive a cette fameuse phrase ; entre la justice et ma mère je choisirais ma mère, et tout est dit dans une simple phrase, vous allez me trouver simpliste mais sur des sujets pareils, je l’assume, il n y a encore une fois pas de gris possible. La phrase de Camus traduit l’état d’esprit de ces colons a l’époque, qui étaient prêt à tout pour ne pas perdre leurs privilèges, entre un domaine avec serviteurs et un 2 pièces dans HLM le choix est vite fait.
Je compati tant bien que mal a la douleur des amis de Mina perdus au fin fond de leur jungle mais excusez moi de ressentir un peu plus la douleur de mon grand père qui a perdu un œil dans la tristement célèbre Villa Joli, a celle de ma grand mère qui, le jour ou elle a accouché de ma mère, a du apprendre que son mari a été arrêté et a celle des millions de personnes qui ont subi dans leurs chairs l'occupation de ces colons.
Désolé franchement je ne pouvais vraiment pas faire plus court…
j'ai vu un film adapté du dernier livre inachevé de Camus,
mina namous
le 20 janvier 2012 à 7h04merci pour ce que tu écris réda!
venir de la même douleur n'est pas avoir la même douleur.
mina namous
le 20 janvier 2012 à 7h05nothing compares!
Yasmine
le 20 janvier 2012 à 9h42Assinie!!!!! N'est ce pas?
Et ouais, jai bien aime, ce post est vraiment different des autres…meme la maniere d'ecrire. Par contre, ayant moi aussi vecu dans pas mal de pays que jai beaucoup aime, je nai jamais eut aucun doute sur mon « algerianite »…donc, ils sont Francais et puis voila, let them live abroad if they want to…mais t'es francais ou khlass! 😉
Anonymous
le 20 janvier 2012 à 9h42Le bon sentiment que le texte a voulu partager avec nous est dans l'ère du temps mais je conseille à ceux qui s'appitoient sur le sort des pieds noirs d'aller demander l'avis des pieds noirs qui ont fait le choix d'être du côté de l'opprimé, le torturé, l'exproprié et du colonisé. Madame Annie fiorio Steiner dans une interview donné à une journaliste de Liberté est à lire pour éviter de commettre l'amalgame fait dans ce texte entre l'algérianité assumée et la nostalgique algérie française pleurée par les amies de l'auteure de ce texte!
mina namous
le 20 janvier 2012 à 9h53@yasmine: exact!
@anonyme : c drôle quand quelqu'un déforme pour critiquer!
Anonymous
le 20 janvier 2012 à 10h20Parole d'archive
Mina elle n'a pas vingt ans …wellah
12S
Anonymous
le 20 janvier 2012 à 10h59Sincèrement! Est-ce que vous pensez que ce sont seulement les seulement les colonisateurs qui se sont expatriés? Vous pensez qu'actuellement qu'aucun Algérienne et Algérien s'expatrie ?????? Quitte son pays, la terre de son enfance? Et que pensez des enfants néEs ailleurs elevés dans le culte de l'Algérie et qui parle la langue et utilise les codes d'il y a 50 ans mais on la nostalgie du pays dans lequel il ne pourront jamais s'intégrer ???
Personnellement je trouve que ce texte touche tous les apatrides ainsi que leurs enfants. Ce gout de cendre, de sang, dans la bouche est-ce qu'il ne se transmet pas de génération en génération ? Peu importe la raison ce n'est pas le sujet et les tribunaux sont là (enfin….on peut se poser des questions parce que la Turquie n'avait pas forcement tort) le sujet c'est la nostalgie d'une période, d'un lieu.
Le sujet en ce qui me concerne c'est la perte de l'enfance et pour ce texte Mina BRAVO 🙂
Anonymous
le 20 janvier 2012 à 11h01Chaque douleur n'est-elle pas individuelle ? Chaque histoire n'est pas unique ?
Anonymous
le 20 janvier 2012 à 11h02Oh oui Homo Erectus en Bikini buvant un cocktail au bord de la piscine du chateau Mormont à LA…
Anonymous
le 20 janvier 2012 à 11h05La seul question que je me pose est : es-tu été obligé de fuir ton pays pour être toi ou étais-ce de …..l'opportunisme (le mot est fort j'en conviens). Toute la nuance est là et c'est la question que je me pose face à chaque apatride !
Homo Erectus
le 20 janvier 2012 à 23h19Chateau Marmont, oui.. Mais pour le bikini faudrait une épilation intégrale ! Déjà que j'ai la flemme de me raser régulièrement..
Rachida Alaoui
le 21 janvier 2012 à 9h02Mina, de ton voyage tu as dressé un texte plus qu'émouvant. Et tes mots… Tes mots nous touchent profondément, et pour cause.
Continues à voyager, ça te vas si bien :))
beuh
le 21 janvier 2012 à 21h40C'est juste et touchant, tu fais partie de la race des sensibles. Une belle continuation!
Anonymous
le 21 janvier 2012 à 22h58c'est de loin ton meilleur billet…….chapeau bas <3
mina namous
le 22 janvier 2012 à 17h18Touchey, un grand merci !
Réda
le 23 janvier 2012 à 4h38Mina et a tous les lecteurs intéressés par ce sujet,
un livre vient de paraitre qui parle de la minorité dans la minorité : http://www.nivalise-nicercueil.com/2012/01/commentaires.html
Je ne peux le trouver par ici, donc j’attend vos commentaires…
Marie
le 23 janvier 2012 à 14h17Tous n'avaient pas domaine et serviteurs, loin de là…et tous ne sont sont pas comportés en « méchants colonisateurs ».Petite fille de Pieds-Noirs, je ne peux approuver votre texte,même si je n'ai pas vécu dans ce pays.
C'est toujours très douloureux de parler de ce sujet, même si encore une fois je n'ai pas vécu là-bas.J'ai vu toutes les personnes de ma famille rester toujours avec une terrible nostalgie de l'Algérie,lorsqu'ils y sont retournés, ils sont revenus encore plus tristes et déçus.Je garde une immense compassion et affection pour les Pieds-Noirs et les Harkis qui ont vécu des moments terribles et affreux.Je pense qu'ils ont vraiment aimé ce pays.
la grognasse
le 23 janvier 2012 à 16h32à Marie; comment peut on aimer son pays et le trahir? connaissez vous la significations du mot Harki?= traitre; ils ont juste subit les conséquences de leur choix; ayant été abandonnés par la France qu'ils ont si vaillamment servie, en ce qui concerne les pieds-noirs, j'ai moi aussi beaucoup d'empathie pour eux car c'est un autre contexte et je ne nie absolument pas que les Harkis ont pu vivre de terribles moment, mais faut assumer ses décisions
Il me semble aussi que vous n'avez pas bien saisi le message de Mina, vous prenez une phrase et la sortez de son contexte, ça peut donner tout et n'importe quoi, il faut prendre ce texte dans son ensemble
Réda
le 24 janvier 2012 à 4h32A marie, comme vous avez pu le lire dans mon texte, je ne nie pas cette douleur et je vous l'accorde, parmis ces colons, certains, n'avaient pas de domaines adjacent a leurs villas, et pour les plus mal lotis, les pauvres pour ainsi dire, avaient des apparts enormes dans les grandes villes. Je peux vous assurer que le plus riche d'entre nous a cette epoque n'avait le centiéme de ce qu'avaient les plus pauvres colons.
Autre chose, comme l a parfaitement souligé la grognasse (j'adore ton pseudo) vous evoquez les harkis, ce qui souligne votre total ignorance ce qui s'est réelment passé, chez nous, en Algérie, ces traitres ont choisi de renier leurs terres , leurs meres, leurs sang pour un peu d'argent et pour etre les valets des colons. Autant je peux eprouver un peu de compassion pour les pieds noirs, autant pour les harkis j'eprouve un mepris sans bornes et leurs traitement aprés la guerre n'est que pure justice. si vous connaissiez l'algerie, vous auriez su que la pire insulte pour un Algerien qui a vecu cette époque c'est d'etre traité de Harkis.
Enfin pou finir, je voudrai juste souligner que votre « statut » de fille de pied noirs qui n'a jamais connu l'Algerie ne vous donne certaiment pas le droit d'approuver ou pas un texte.
la grognasse
le 24 janvier 2012 à 12h49Merci Reda pour ton explication nettement plus précise que la mienne qui en fait n'en était pas vraiment une; je pense qu'avec ça Marie comprendra mieux notre point de vue, t'adore mon pseudo cool; parait que j'en suis une (de grognasse)en langage plus convenable on dirait râleuse, mais je préfère l'autre, faut bien assumer ce que l'on est!!!
Anonymous
le 24 janvier 2012 à 13h17Un film qui devrait rassembler, démolir certaines idées qui m'ont l'air bien arrêtées – du type : « les juifs d'Algérie avaient tous la belle vie »… – et mettre du plomb dans la cervelle de beaucoup – de tous bords, de toutes confessions – et que je vous recommande vivement, tant c'est un docu-bijoux : El Gusto, que j'espère voir sortir bientôt dans les salles algériennes. Guettez-le et visionnez-le.
Et, as always, Mort aux cons !
Lassar.
Ivich D.
le 24 janvier 2012 à 18h06C'est magnifique, quelle belle et émouvante plume!
Mina
le 25 janvier 2012 à 7h29waow merci!!!
Marie
le 27 janvier 2012 à 14h09@ ceux et/ou celles qui ont répondu à mon commentaire:je ne m'attendais pas à soulever l'enthousiasme en commentant mais je ne vois pas pourquoi je n'en aurais pas le droit, quel « statut » faut-il avoir pour commenter ? selon ce principe, personne ne dirait jamais rien sur aucun sujet s'il ne l'a pas connu « de l'intérieur » ! et puis on est toujours l'idiot/le con pour quelqu'un d'autre :)Si j'étais totalement ignorante du sujet, je n'aurais pas émis le moindre commentaire.
Que dire de plus ? les Pieds-Noirs ont pour certains défriché les marécages,attrapé le paludisme, ils ont ensuite récolté le fruit de leur travail,comment n'aimeraient-ils pas un pays pour lequel ils ont travaillé ?
et puisqu'on parle de films,un petit lien pour les Parisiens ou proches :
http://www.valeursactuelles.com/actualités/politique/mémoire-brûlante-d’algérie20120125.html
Voilà, je reviendrai avec plaisir sur le blog de Mina à moins qu'elle ne m'en chasse :)!
mina namous
le 27 janvier 2012 à 15h51Marie, tu as bien évidemment le droit de commenter et j'espère que tu reviendras ! Se prendre des réponses à ses coms fait partie du jeu 🙂
Tout comme tu as défendu la cause d'autres personnes en réaction à mon texte, des lecteurs ont réagi à ta propre réaction.
Pour revenir à ton premier com, nous savons tous qu'ils n'étaient pas tous riches, et que la souffrance était générale. Mon texte parle d'un petit groupe précis de gens que j'ai particulièrement connu. Je les ai bien contextualisé pour éviter les généralités justement.
A ce titre, il n'y a pas à approuver ou pas! Peut-être que tu voulais dire apprécier, je sais pas.
Mais rassure toi, chaque com est le bienvenu ( j'aime les commentaires, sauf les super vulgaires de chez vulgaires 😉
Anonymous
le 10 février 2012 à 10h43isrs.anorex.TAG
Anonymous
le 27 mars 2012 à 12h26meme lorsque vous parlez des pied noirs on est ému .. c'est un sujet vraiment trop controverssé , épineux pour les historien ,mais c'est vrai que ça reste ancré au plus profond de notre ame l'odeur de cette terre dans la quelle on a vu le jour pour la première fois ………….! merci pour ce txt mina .. ( remarque: on va croir que chui un pied noir la , pa du tout je suis algérien né à oran .. hhhh ) , seulement j'ai trop aimer ce bultin voila .. ————— khalil-ch
heemStike
le 8 juin 2012 à 7h22