Samedi dernier, je suis allée au vernissage d’un livre-revue regroupant des textes et photos portant sur l’Algérie.

Un beau livre, qui s’appelle « esprit bavard », et qui sous-titre Algérie autrement dite, autrement vue.

Vaste programme. Une sorte de revue annuelle, dont le premier exemplaire vient de sortir en version papier.

 

 

C’est l’histoire d’une jolie nana, journaliste, à la longue chevelure bouclée,  qui voulait éditer ça, et qui après un long chemin, y est arrivée.

Durant l’expo, elle a parlé des difficultés rencontrées , mais de l’importance du papier malgré tout.

 

C’est vrai que ça reste exquis ces choses que l’on peut tâter, tourner, retrouver au milieu des cartons, offrir.

 

Le tout se passait dans une librairie très sympa du côté de Telemly, Ta Page. C’était petit, y avait pas de champagne rosé ni de brochettes de fraises dans un coulis de chocolat, mais ce fut sympathique.  La librairie regorge de jolis livres d’ailleurs.

Des gens qu’avaient contribué au magazine étaient là (des écrivains, entre autres), mais ont peu parlé. C’était drôle car en général, quand un livre sort, l’auteur est souvent timide et apeuré, et l’éditeur se fait le vendeur plein d’entrain.

Là, on sentait l’éditrice émue, et peu encline à vraiment parler de sa passion pour ce projet. Qu’elle a porté  pendant plusieurs années pourtant.

 

Ca ne fait rien, car le livre (ou revue, ou book, je sais pas comment appeler ça) se vend lui-même. D’ailleurs, dès que je suis arrivée dans la librairie, j’en ai chopé un exemplaire, je l’ai serré et plus lâché, de peur qu’il n’en reste plus à la fin.

 

Les gens ont peu à peu quitté l’expo, et assez vite on s’est retrouvés entre jeunes gens, beaux, pleins de talents naïfs et de promesses. L’éditrice était dans un coin, appuyée sur une rangée de livres, à regarder autour d’elle, l’air un peu mélancolique.

 

Les grandes personnes  avaient beaucoup parlé, en fait, des difficultés de l’édition, du mal des librairies, des projets qui n’aboutissent pas. De la dureté des choses, en somme.

C’est dommage, car « esprit bavard » qui trônait au milieu de l’espace, méritait un air plus gai, tant le projet est beau.

Parfois, l’optimisme et la satisfaction devraient effacer tout le reste. J’ai l’impression que l’enthousiasme que l’on avait tous, face au livre, ne se diffusait pas assez dans l’air et l’ambiance était teintée d’une petite mélancolie nationale.

 

Alors les jeunes gens se sont assis sur les marches de l’escalier exigu, empêchant le passage, à discuter de filles, de garçons, du photographe mignon, de pourquoi est-elle si triste, de où aller manger ce soir, tu pourras me déposer chez moi après, tu crois qu’on peut voler un livre sans se faire voir? 

 

En sortant, je suis passée à la caisse, esprit bavard coûte 2000 dinars.

J’étais contente de posséder un grand livre.

En rentrant à la maison, je l’ai offert à mon frère. Il aime beaucoup les objets qui se rapportent à Alger, il voue une adoration à la ville,  ne veut vivre nulle part ailleurs et n’a pas été contaminé par le pessimisme ambiant. Il a  bien de la chance!

 

Moi, je suis allée dormir.

 

C’est une très belle revue, bien fournie, une cristallisation artistique de l’Algérie en quelque sorte.

Ce n’est peut-être pas la seule, ce n’était peut-être pas la peine d’aller au vernissage ( d’ailleurs je ne vais à ce genre d’évènments que pour pouvoir frimer le lendemain : ouayyy je suis allée à un ver-ni-châââge hier, trop chic ma vie), mais ça vaut la peine de l’avoir dans sa bibliothèque ( pour se la péter), et surtout, un tel projet littéraire, ça vaut la joie!

 

 

 

 

Mamzelle Namous




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p.s i love you too : Librairie « Ta Page », 75,boulevard Krim-Belkacem (Télemly)